Les voitures à propulsion nucléaire : rêve oublié ou technologie d’avenir ?
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Dans les années 1950, l’émergence de l’énergie nucléaire a suscité un grand intérêt dans l’industrie automobile. Plusieurs constructeurs ont alors étudié la possibilité de créer des véhicules équipés de moteurs nucléaires. Alors que cette idée semblait avoir été abandonnée, les avancées technologiques autour du thorium ont remis sur le radar des fabricants automobiles l’idée d’une voiture nucléaire.
Ce que vous devez retenir :
- Les voitures à propulsion nucléaire, explorées dès les années 1950, connaissent un regain d’intérêt avec les avancées autour du thorium.
- Le thorium promet une révolution avec des véhicules capables de parcourir 482 800 km avec seulement 8 grammes de combustible.
- Citroën et Cadillac explorent des prototypes de voitures à propulsion au thorium, offrant un avenir potentiel pour une mobilité durable.
Les premières expérimentations : Ford Nucleon et Delorean DMC 12
Ford Nucleon : En 1958, William Clay Ford lui-même a présenté le concept de Nucleon, une voiture avec un réacteur nucléaire situé à l’arrière, alimenté par une capsule contenant des éléments radioactifs. Le rêve était beau, tant qu’il n’y avait pas d’accident… Aujourd’hui, ce prototype est exposé au musée Henry Ford de Detroit.
Delorean DMC 12 : Dans le film Retour vers le Futur, la célèbre Delorean DMC utilisée pour voyager dans le temps fonctionne à l’énergie nucléaire. Il s’agit en réalité d’une machine hybride : elle possède un moteur à essence classique pour atteindre la vitesse fatidique de 88 milles par heure ainsi que le fameux convecteur temporel. Initialement alimentée par du plutonium, elle est ensuite modifiée par Doc pour fonctionner à partir de déchets.
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Les concept-cars des années 1960 : Ford Seattle-ite et Studebaker-Packard Astral
Ford Seattle-ite : En 1962, après le concept de Nucleon, Ford a persisté dans le domaine des voitures nucléaires avec un nouveau prototype. Présentée lors de l’exposition internationale de Seattle, la Seattle-ite possédait une transmission intégrale et une direction à l’avant pour soutenir son réacteur situé à l’avant du véhicule. Doté d’un design presque civil rappelant les carrosseries extravagantes et aérodynamiques de l’époque, ce prototype était équipé d’un ordinateur de bord appelé Travel Programming Computer fournissant toutes les informations utiles sur son fonctionnement et ses déplacements.
Studebaker-Packard Astral : Comme Ford, le constructeur américain Studebacker a imaginé en 1957 un véhicule alimenté par un mini-réacteur atomique. Ils avaient même envisagé un rideau de protection énergétique autour de celui-ci qui empêcherait les collisions avec d’autres véhicules – mais cet aspect technique n’a jamais été développé.
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La propulsion nucléaire au service des transports maritimes et sous-marins
- USS Nautilus : Bien que l’US Air Force n’ait jamais réussi à faire voler un avion à propulsion nucléaire, la US Navy a conçu un sous-marin baptisé Nautilus, grâce à son système de propulsion nucléaire. Il peut parcourir jusqu’à 140 000 km sans ravitaillement en carburant à vitesse de croisière et rester plusieurs semaines sous l’eau.
- Brise-glace Yamal : Lancé en Russie post-soviétique en 1992, le Yamal est un brise-glace équipé d’un réacteur nucléaire permettant une navigation autonome dans les zones polaires.
Le thorium pour révolutionner la voiture nucléaire
Des scientifiques du Connecticut ont travaillé sur un nouveau modèle de turbine qui générerait de l’électricité grâce au thorium, en utilisant une technologie laser. En plus d’améliorer l’efficacité énergétique des réacteurs nucléaires embarqués et de réduire considérablement leur taille, cela réduirait grandement la production de radioactivité. Ainsi, une simple feuille d’aluminium suffirait pour isoler et bloquer les faibles radiations émises par le thorium – moins que lors d’une radiographie dentaire.
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De plus, la quantité minimale de combustible nécessaire pour parcourir de longues distances libèrerait de l’espace et allégerait le véhicule : 8 grammes de thorium suffiraient pour parcourir pas moins de 482 800 km selon les chercheurs de Laser Power Systems. Autrement dit, 1 gramme de thorium contient l’équivalent de 28 000 litres d’essence. En outre, il génère des déchets 1000 fois moins radioactifs que les combustibles nucléaires conventionnels.
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Les prototypes de voitures à propulsion au thorium
Citroën aurait exprimé en 2019 son souhait de développer son propre modèle de voiture à propulsion au thorium : le Citroën Neutron conçu par le designer allemand Grigory Butin. De même, Cadillac travaille sur un modèle appelé Cadillac WTF (World Thorium Fuel) sous la direction du designer-technicien Loren Kulesus.
La voiture nucléaire reste encore aujourd’hui sujette à controverse, mais les avancées technologiques pourraient bien permettre d’envisager un avenir ou elle occuperait une place importante dans l’industrie automobile. En effet, cette solution pourrait répondre aux besoins croissants de mobilité durable et d’autonomie énergétique.