La Lune a toujours été une source de fascination pour les astronomes et causé la curiosité des scientifiques. En effet, un “point chaud” radioactif détecté sur sa face cachée suscite l’intérêt des chercheurs. Mais d’où provient ce phénomène étonnant ? Dans cet article, nous allons explorer les différentes hypothèses et découvertes faites à ce sujet.
Retour sur la découverte du “point chaud”
Sommaire
C’est au cours de la mission Lunar Prospector, lancée en 1998, que la présence d’un point chaud radioactif sur la face cachée de la Lune a été mise en évidence pour la première fois. Depuis lors, plusieurs études ont été menées pour tenter de comprendre l’origine de ce phénomène inhabituel.
Pour y parvenir, les chercheurs se sont basés sur les données recueillies lors de cette mission, mais également sur celles obtenues grâce à d’autres missions lunaires, telles que GRAIL (Gravity Recovery and Interior Laboratory) ou encore LRO (Lunar Reconnaissance Orbiter).
Mission Lunar Prospector et ses résultats
La mission Lunar Prospector était destinée à cartographier la composition chimique de la surface lunaire ainsi qu’à mesurer son champ magnétique et sa gravité. Le “point chaud” détecté sur la face cachée de la Lune faisait partie des découvertes les plus marquantes de cette mission. Cette zone présentait en effet des niveaux de radioactivité anormalement élevés, que les chercheurs ont cherché à expliquer.
Les différentes hypothèses sur l’origine du “point chaud”
Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer la présence de ce point chaud radioactif sur la surface lunaire. Parmi celles-ci :
- Une concentration naturelle de matériaux radioactifs tels que le thorium et l’uranium dans cette région de la Lune.
- La collision d’un astéroïde avec la surface lunaire, qui aurait provoqué une répartition inégale de ces éléments radioactifs.
- L’influence de processus géologiques internes, tels que le volcanisme ou le mouvement des plaques tectoniques.
Cependant, aucune de ces hypothèses n’a encore été confirmée ou infirmée de manière définitive. Les recherches se poursuivent donc pour tenter de percer le mystère.
Les isotopes clés : thorium et uranium
Le thorium et l’uranium sont deux types d’isotopes radioactifs présents sur la Lune. Ils sont particulièrement intéressants pour les chercheurs car leur niveau de radioactivité peut fournir des informations sur les processus ayant conduit à la formation et à l’évolution de la Lune.
Ainsi, une concentration accrue de ces isotopes pourrait être le résultat de phénomènes géologiques passés, tels que la cristallisation du manteau lunaire ou la formation de zones de concentration en éléments incompatibles.
Des études récentes sur le “point chaud”
En 2021, une équipe internationale de chercheurs a publié une étude dans Nature Communications qui apporte un nouvel éclairage sur cette question. En analysant les données de GRAIL et LRO, les scientifiques ont découvert que :
- Le point chaud se trouve à proximité d’un bassin d’impact datant de 3,9 milliards d’années, nommé le Bassin Australe, ceci pourrait être liée à une collision d’astéroïde comme mentionné précédemment.
- La radioactivité observée est concentrée autour d’une fine couche de matériaux projetés lors de l’impact du Bassin Australe, cette couche serait riche en thorium et autres éléments radioactifs, ce qui expliquerait la présence du phénomène observé.
Cependant, il reste encore beaucoup à découvrir pour comprendre pleinement les mécanismes sous-jacents à ce point chaud.
L’importance des futures missions lunaires
Pour percer le mystère entourant ce “point chaud” radioactif, il sera nécessaire de mener de nouvelles missions lunaires, notamment celles prévues par la NASA et d’autres agences spatiales. Ces missions permettront non seulement d’étudier de plus près l’origine du phénomène, mais aussi de recueillir davantage de données sur la composition et la structure interne de la Lune.
Les résultats obtenus grâce à ces futures missions pourront également contribuer à notre compréhension générale de l’évolution de la Lune et des autres objets célestes, ainsi qu’à celle des processus géologiques qui les façonnent.