Selon une étude réalisée par un cabinet spécialisé, le taux de piratage d’un film est directement lié à son succès au box-office. Cette conclusion provient d’une étude menée par MUSO, une entreprise spécialisée dans la quantification du piratage des médias.
Une analyse basée sur 98 films sortis en salle entre 2019 et 2022
Sommaire
L’entreprise a analysé 98 films sortis en salles entre juillet 2019 et janvier 2020, ainsi qu’entre juillet 2021 et janvier 2022. L’étude porte donc sur deux périodes distinctes, permettant de mettre en lumière les corrélations éventuelles entre le piratage et les revenus générés au cinéma. Les données récoltées indiquent un coefficient de corrélation de Spearman de 0.85 entre le volume total de piratage et les recettes totales des films combinés.
Un lien positif entre le piratage et les revenus au cinéma ?
Ce coefficient mesure la relation entre deux variables, avec un score de 1 indiquant une relation parfaitement positive. Selon MUSO, il semblerait donc que plus un film est piraté, plus il rapporte d’argent au cinéma. Il est important de nuancer cette affirmation, car cela peut simplement indiquer une demande plus importante pour le piratage d’un film juste après sa sortie, ce qui est logique. Néanmoins, si cette corrélation demeure vraie, l’analyse du volume de piratage pourrait ainsi aider à prédire le succès d’un film dans les circuits légaux.
Quelques réserves sur la méthodologie de l’étude
Toutefois, il convient de noter que cette étude se base uniquement sur le volume total de piratage et les revenus totaux des films combinés, sans tenir compte des différences potentielles entre chaque œuvre. Cette analyse mériterait donc un affinement, pour mieux comprendre les nuances entre les films et leur performance en termes de piratage et de recettes au box-office.
L’industrie du cinéma face au défi du piratage
À une époque où le piratage ne cesse d’augmenter en Europe et dans le monde entier, cette étude soulève des questions cruciales sur la manière dont l’industrie cinématographique doit s’adapter pour rester rentable. Une solution possible consisterait à rendre les films légalement disponibles dans les régions où ils sont fortement piratés, afin de limiter ce phénomène autant que possible.
- Fournir une offre légale attractive et accessible : proposer des offres de streaming ou de téléchargement légal à des tarifs compétitifs par rapport aux offres illégales.
- Réduire les délais de diffusion : accélérer la disponibilité des films dès leur sortie au cinéma sur les plateformes légales, pour limiter le recours au piratage.
- Renforcer les mesures contre le piratage : multiplier les actions de sensibilisation et durcir les sanctions à l’encontre des sites pirates pour dissuader ce type de comportement.
En somme, si l’étude conduite par MUSO montre que la corrélation entre piratage et succès au box-office existe bel et bien, il convient toutefois d’être prudent quant à ces résultats. En effet, la méthodologie utilisée mériterait un approfondissement afin de mieux comprendre les liens entre chaque film et sa performance commerciale. Malgré cela, face au phénomène croissant du téléchargement illégal, l’industrie du cinéma doit se réinventer pour tirer parti de cette situation et continuer à générer des revenus.