Jour après jour de nouveaux appareils font surface sur le marché et s’imposent dans les ménages. Après le smartphone ou encore la tablette, peut-être que les drones sont le prochain eldorado du monde high-tech.
Aux côtés des drones de Parrot, 3DR ou encore Hubsan, on retrouve DJI avec son Phantom 4 dont nous sommes tout simplement sous le charme. Avec la sortie du Mavic Pro, du Phantom 4 Pro et du Phantom 4 Pro Plus, le prix du Phantom 4 vient de chuter en dessous de la barre des 1 200 euros. Intéressant non ? Voici donc nos impressions sur ce drone bourré de fonctionnalités.
Design
DJI a repris l’esprit de son Phantom 3 pour son successeur. Ainsi, si vous avez déjà eu l’occasion de jeter un coup d’oeil à un drone de DJI, vous ne devez pas être en terre inconnue.
Avec 1,40 kg sur la balance et une finition un peu plus brillante que son prédécesseur, le Phantom 4 est certes assez lourd mais est plutôt pratique pour ne pas être déstabilisé en l’air.
Une fiche technique au top !
Débutons par les patins d’atterrissage qui ne sont malheureusement pas rétractables, ce qui est assez gênant pour le transport. Mais pour la défense du drone, sachez que c’est là que se cachent les antennes de la bestiole.
Juste à l’arrière du châssis on retrouve l’emplacement de la batterie de 5 350 mAh. D’après DJI cette dernière devrait tenir environ 28 minutes, soit 25% de plus que le Phantom 3. Néanmoins au bout de 20~25 minutes en moyenne vous devrez déjà la retirer pour la recharger.
De l’autre côté, sur la face avant donc, DJI a implémenté l’une des nouveautés phares de son dernier drone : le système de détection d’obstacle. Il s’agit d’une belle prouesse technique de la part de DJI pour un drone de cette envergure :
le Phantom 4 peut ainsi s’arrêter tout seul devant un obstacle vers lequel on l’aurait dirigé
voir même le contourner dans certaines conditions. Ce système couvre une zone de sécurité allant de 70 centimètres à plus de 15 mètres. À noter que l’OSS ne fonctionne que par l’avant de l’appareil grace à 2 caméras, et par le bas via 2 sonars. Le seul défaut est donc que les 2 caméras à l’avant et les 2 capteurs en dessous du châssis ne couvrent pas les côtés du drone : soyez prudent aux manettes !
On notera que le drone est fourni dans une valise de transport en polystyrène renforcé, qui contient le drone, 2 jeux de 4 pales, les différents câbles et chargeurs, ainsi que la radiocommande.
Un capteur CMOS de 12 mégapixels surprenant
Au niveau de la nacelle on retrouve la fameuse caméra de 12 mégapixels du Phantom 4. Le capteur CMOS de 94° ouvrant à f/2.8 est pour ainsi dire de toute beauté, aussi bien en photo qu’en vidéo. Le seul domaine où il a légèrement failli est celui de la photo en HDR où les résultats n’étaient pas exploitables du tout. Ceci mis à part, et si on se penche plus sur la vidéo : c’est un vrai plaisir.
Les plans sont magnifiques, captation en UHD 25fps oblige, et le mode automatique saura rendre fidèlement la scène.
Il faut cependant faire attention à la force du vent qui a très souvent empêché la stabilisation 3 axes de fonctionner correctement. Certains regrettent le fait que la caméra soit fixée au drone et n’est donc pas interchangeable (pour une GoPro par exemple), mais dans les faits cela devient vite assez accessoire.
Un 1er vol d’une facilité déconcertante
DJI a toujours su garder les choses simples avec ses drones et c’est encore le cas avec ce modèle. Plusieurs possibilités s’offre au pilote pour faire décoller très facilement le drone :
- Appuyer sur le bouton Décollage sur l’application
- Ramener les 2 joysticks vers soit en formant un « V »
Après ces actions, le Phantom 4 va donc s’arrêter en mode stationnaire, prêt à effectuer vos prochaines commandes. Et s’il y a une chose que je peux vous assurer : piloter le Phantom 4 est incroyablement facile. Même sans aucune notion dans le domaine, une session de vol suffit à comprendre le fonctionnement de l’application et à s’acclimater à la radiocommande.
DJI à ramené à quelque chose de très simples, des actions pourtant complètes et complexes : j’ai vraiment été bluffé sur ce plan là.
Même facilité pour fixer les pales. Fixez celles avec un cercle noir sur les rotors avec un point noir sur le dessus, idem avec les grise. Pas besoin de visser ou quoi que ce soit : un simple quart de tour avec une légère pression dans un sens ou dans l’autre permet de fixer et d’enlever les pales, un jeu d’enfants.
Si vous avez déjà tenu une manette de console dans vos mains, la sensation est à peu de choses près la même. On comprend très vite dans quel sens diriger quel joystick pour faire aller le drone où l’on veut. Pareil pour la nacelle dont la commande est à portée de votre index gauche.
Petite frustration lorsque l’application émet un petit bip à 30% restant niveau batterie. Et comme on pouvait s’y attendre : dès que le drone atteint les 15%, il arrête la manoeuvre en cours et revient automatiquement au point de départ. Il faut donc bien le laisser s’initialiser avant le décollage, sous peine qu’il ne puisse plus revenir. Sachez cependant que vous pouvez reprendre la main lorsque le drone est entrain de revenir : à vos risques et périls !
L’interface très complète : DJI Go
La suite des évènements se déroule dans votre tour de contrôle, l’application dédié : DJI Go. Celle-ci est disponible sur iOS et Android, mais malheureusement, seule la version de l’AppStore bénéficie de la traduction en Français apparemment.
La connexion entre la télécommande et votre appareil se fait via une technologie propriétaire à DJI (le LightBridge) et permet d’avoir un retour vidéo en direct 720p à 30 fps. Mais là : attention à l’appareil que vous utilisez ! J’ai commencé ce test sur un iPad Mini de 1ère génération et j’ai eu affaire à des latences qui m’auront fait jurer comme pas possible. Cependant en passant sur un iPad Air, c’était une toute autre histoire. Il faudra donc un appareil avec un processeur et une RAM assez récents pour espérer profiter d’un expérience décente. Pour fluidifier encore un peu plus le tout, vous pouvez désactiver le cache vidéo ainsi que le décodage hardware dans les paramètres de l’application.
L’interface est quant à elle extrêmement complète et assez ergonomique.
À part les différents icônes des modes de vol qui ne sont pas spécialement compréhensibles, tout est assez intuitif. Vous pouvez donc contrôler le drone, sa nacelle, sa position GPS, sa batterie (et une estimation du temps de vol restant), etc.
DJI Go vous permet aussi de choisir entre les 3 configurations possibles pour utiliser la radiocommande, même si personnellement je me suis très vite habitué à celle de base. Depuis l’interface vous pourrez aussi définir l’altitude et la distance maximum du drone, sachant qu’ils sont majorés à 6 000 et 3 000 mètres chacun.
En somme c’est une application extrêmement bien ficelée que nous propose là DJI avec ses Phantom.
La manette complète et ergonomique
La radiocommande du Phantom 4 a le mérite d’être aussi bien fournie en bouton qu’elle est agréable à utiliser. Elle propose une multitude de boutons qui permet de : diriger le drone, contrôler la nacelle, lancer/arrêter l’enregistrement vidéo, faire automatiquement revenir le drone à son point de décollage, etc. Elle s’offre même le luxe de proposer 2 boutons paramètrables sur sa face arrière.
On utilisera donc le joystick de gauche pour faire monter et descendre le drone et le faire tourner sur lui même, et celui de droite pour le faire aller d’avant en arrière ou de gauche à droite sur un plan latéral.
C’est sur le côté supérieur gauche qu’on retrouve le petit levier pour choisir parmi les différents modes du drone (Sport, Positionning, Attitude, etc). Sachez que le mode Sport désactive automatiquement le système de détection d’obstacle, tant il permet au drone d’aller vite : il serait assez compliqué pour le drone de freiner pile devant un obstacle alors qu’il est lancé à plus de 72 km/h !
Je vous conseillerai donc d’utiliser cette radiocommande avec une tablette si possible, pour un certain confort de visibilité et pour ne pas vous inquiéter pour la batterie. Avec ses 6 000 mAh, la manette à donc une capacité plus élevée que celle du drone ( 5 350 mAh) et ne se déchargera donc pas si facilement 😉 !
Les modes de vols : aussi utiles qu’intéressants
Si je devais mettre en avant un point en particulier sur ce drone, ce serait sans doute ses modes de vol. Pensés pour être utilisés même par des néophytes, les modes du Phantom 4 sont aussi divers que variés, mais aucun n’est là juste pour faire de la figuration.
Plusieurs étaient déjà présents sur le Phantom 3 mais parmi ceux qui ont retenu notre attention on peut citer :
- Tap to Fly, pour faire décoller le drone d’une pression à l’écran,
- Active Track, pour suivre une cible en mouvement,
- Follow Me, pour que le drone suive la personne aux commandes,
- Return To Home, pour faire automatiquement revenir le drone au point de décollage (très utile),
- Obstacle Avoidance, qui comme je vous le disais plus tôt, permet d’éviter au drone d’entrer dans des objets,
ou encore le fameux mode Sport, qui permet d’atteindre une vitesse de pointe de 72 km/h (à utiliser avec prudence !).
En fonction du lieu et de l’occasion du vol, vous verrez que certains modes sont plus adaptés que d’autres mais ils ont été très bien pensés !
L’autonomie décente mais frustrante
DJI annonce 28 minutes de vol en moyenne, soit 6 minutes de plus que les 22 du Phantom 3. Dans la pratique j’ai plutôt observé du 22 minutes d’autonomie en moyenne.
Autant la manette prend 3h et demie pour se recharger totalement, mais est extrêmement endurante, autant la batterie du drone demandera en moyenne 1h 20 pour être rechargée à 100%.
Si vous n’avez pas le temps d’attendre entre chaque recharge, chaque batterie supplémentaire vous reviendra à 140 euros, ouch 🙀 !
Conclusion
Le moins que l’on puisse dire c’est que le Phantom 4 n’est pas destiné à Monsieur Tout le monde. Comptez entre 1 400 et 1 500 euros, avec 140 euros pour une batterie supplémentaire (que je vous recommande fortement).
Néanmoins si on passe outre le prix, force est de constater qu’on a affaire à un petit bijou. J’ai tout particulièrement apprécié les belles prestations de la nacelle et son objectif de 12 mégapixels, ainsi que l’utilité des différents modes mis à notre disposition.
Le seul véritable regret qu’on pourrait avoir serait donc cette autonomie d’une demie heure seulement.
Ainsi si vous aviez quelques sous de côtés et que vous êtes à la recherche DU drone qu’il vous faut : le Phantom 4 est sans l’ombre d’un doute l’une des meilleures options du marché.
J’attire cependant votre attention sur un point important : penser à vous renseigner sur les réglementations en vigueur dans votre pays pour éviter toute mauvaise surprise.
On se donne rendez-vous avec les tests des Mavic Pro, Phantom 4 Pro, Phantom 4 Pro Plus pour voir tout ce qui a changé !