Shimming et skimming : comprendre les arnaques à la carte bancaire dans les stations-service

Escroqueries bancaires : Les techniques sophistiquées de shimming et skimming qui menacent vos cartes en 2025

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Confronter son code à un terminal de paiement n’a rien d’extravagant. Pourtant, derrière ce geste banalisé, une série d’arnaques sophistiquées s’installe en toute discrétion auprès des consommateurs. Le shimming et le skimming occupent une place de choix parmi ces méthodes de piratage des données bancaires qui visent particulièrement les distributeurs automatiques et les bornes de paiement en station-service.

Fraude bancaire : pourquoi les stations-service sont devenues les cibles préférées des arnaqueurs

À quoi ressemble ce genre d’escroquerie et comment détecter la présence d’un dispositif électronique frauduleux là où l’on ne s’y attend pas ? Tour d’horizon d’un phénomène invisible, mais bien réel.

  • 🔍 Les arnaques bancaires via shimming et skimming ciblent principalement les stations-service en raison de leur faible surveillance et des terminaux de paiement obsolètes.
  • 💳 Le shimming utilise une fine plaquette électronique quasi invisible pour copier les données des cartes à puce lors des transactions.
  • ⚠️ Le skimming repose sur des lecteurs pirates et caméras discrètes installés sur les distributeurs pour capter les données des cartes à bande magnétique et les codes PIN.
  • 🛡️ Adopter des gestes simples comme cacher son code, vérifier visuellement les terminaux et utiliser les paiements sans contact réduit fortement les risques de fraude bancaire.

Pourquoi les stations-service sont-elles ciblées par les fraudeurs ?

Les stations-service équipées de terminaux de paiement automatiques attirent l’attention des escrocs pour plusieurs raisons. D’abord, l’absence fréquente de personnel sur place offre un terrain propice à l’installation furtive de dispositifs électroniques frauduleux. Ajoutez à cela que beaucoup d’usagers effectuent leur plein hors des horaires classiques, augmentant ainsi le risque de tomber dans le piège sans témoin aux alentours.

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L’autre raison, moins connue, tient au type de terminaux utilisés. Souvent plus anciens ou moins surveillés que ceux présents en agence bancaire, ils deviennent des cibles faciles pour le clonage de carte bancaire. L’exposition prolongée et l’accès assez libre font de ces bornes des points névralgiques pour les opérations de shimming ou de skimming.

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Quels sont les modes opératoires du shimming et du skimming ?

Pour démystifier ces termes, il faut d’abord comprendre les techniques utilisées par les arnaqueurs. Leur objectif reste identique : subtiliser les informations confidentielles de votre carte bancaire à votre insu pour ensuite les exploiter en ligne ou fabriquer des copies.

  • Shimming : Cette méthode cible principalement les cartes à puce. Le fraudeur insère une fine plaquette électronique entre la carte et le lecteur du terminal. Ce dispositif copie les données lors de la transaction.
  • Skimming : Ici, le procédé intervient surtout pour les cartes à bande magnétique. Un lecteur pirate, fixé en surimpression sur la fente d’insertion, capture en quelques secondes les principales informations enregistrées sur la bande.

Dans certains cas, caméras miniatures ou faux claviers sont installés à proximité afin de capter le code secret saisi par l’utilisateur. Chaque détail technique sert au piratage des données bancaires, conduisant parfois à la création de clones de cartes à des milliers de kilomètres.

Le shimming : une technologie difficile à repérer ?

Le shimming se distingue par la finesse extrême de l’appareil employé. Invisible à l’œil nu, ce petit film circuit peut être placé sans aucune trace sur le portail du terminal. Même un usager attentif aura bien du mal à remarquer sa présence en glissant simplement sa carte.

L’appareil récupère seulement les échanges entre la puce et le terminal, rendant plus complexe la détection de cette fraude comparativement au skimming traditionnel. Les banques redoublent donc d’efforts via la surveillance accrue des transactions suspectes et la sensibilisation des consommateurs face à cette mutation technologique des arnaques à la carte bancaire.

Le skimming : comment fonctionnent les fausses fentes ?

Contrairement au shimming, le skimming utilise un dispositif généralement plus massif, même si les modèles récents deviennent eux aussi très discrets. Il s’agit le plus souvent d’un appendice qui vient s’insérer en façade du lecteur de carte d’un distributeur automatique ou d’une pompe payante.

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Ce lecteur additionnel enregistre toutes les informations stockées sur la bande magnétique. Couplé à une caméra dissimulée pointée vers le clavier, il donne accès aux escrocs à tout le nécessaire pour effectuer des retraits ou paiements frauduleux avec le clone de la carte bancaire volée. Malgré les progrès de la sécurité, la vigilance reste donc de mise sur tous types de terminaux.

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Quelles conséquences pour les victimes d’arnaques à la carte bancaire ?

La découverte d’un débit non autorisé sur un relevé bancaire génère inquiétude et perte de confiance envers les sites marchands ou distributeurs automatiques. Lorsqu’un piratage se produit, les victimes peuvent voir leur compte vidé en quelques heures sans avoir laissé physiquement leur carte hors d’atteinte.

Récupérer son argent n’est jamais garanti rapidement. La plupart des institutions accordent un remboursement après enquête, mais la procédure suppose patience et justification précise des opérations contestées. Outre les aspects financiers, l’impact psychologique demeure fort chez les victimes, notamment lorsqu’il s’agit de fraude par clonage de carte bancaire utilisant leurs coordonnées personnelles.

Comment repérer un dispositif électronique frauduleux ?

Détecter une manipulation sur un terminal de paiement requiert attention et méthodes simples. Certaines anomalies visuelles et tactiles servent de premiers indices qu’un appareil illégitime a été posé.

  • L’emplacement de la fente présente un jeu inhabituel ou une surépaisseur.
  • Le clavier affiche des touches rigides ou déplacées.
  • Presque imperceptible, toute pièce détachable ou rapportée mérite la suspicion.

Face à ce constat, prendre l’habitude de regarder autour du distributeur avant d’introduire sa carte, palper la zone d’insertion et cacher systématiquement son code forment une première barrière contre ces tentatives de piratage des données bancaires.

Précautions à adopter pour limiter les risques d’arnaque à la carte bancaire

Lutter contre le shimming ou le skimming repose autant sur la vigilance individuelle que sur l’évolution des technologies sécuritaires embarquées. Pour minimiser les chances d’être victime, la prudence s’impose lors de chaque manipulation sur un distributeur automatique, qu’il soit en ville ou en station-service isolée.

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Comportements recommandés lors des paiements

Adopter des gestes simples protège efficacement les données sensibles. Par exemple, couvrir le clavier avec la main lorsque le code est tapé empêche quelqu’un – ou une caméra cachée – de s’emparer des chiffres, même si aucun signe extérieur de fraude n’apparaît.

Changer régulièrement de carte bancaire et consulter fréquemment ses comptes aide également à réagir au moindre problème. En cas de doute, privilégier les paiements directement au guichet plutôt qu’en station automatisée limite les dangers liés au shimming et au skimming.

Outils et solutions de blocage

De nombreux établissements proposent aujourd’hui des applications mobiles permettant de bloquer et débloquer temporairement sa carte. Certaines banques offrent aussi des notifications instantanées par SMS dès la moindre opération, renforçant le suivi de l’activité bancaire.

L’usage croissant des systèmes sans contact contribue à réduire l’exposition aux dispositifs électroniques frauduleux. Si la fonctionnalité NFC possède ses propres limites, elle évite néanmoins l’introduction physique de la carte dans des terminaux potentiellement piégés.

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Quelle évolution pour la sécurité des terminaux de paiement ?

Devant la sophistication constante des attaques, fabricants et réseaux bancaires cherchent à sécuriser davantage les distributeurs automatiques et les terminaux en stations-service. L’accent est mis sur l’ajout de scellés numériques, l’amélioration de la détection de présence étrangère et la généralisation de la puce EMV, moins facile à pirater.

La coopération internationale facilite aussi l’échange d’informations sur les nouvelles menaces de piratage des données bancaires. Grâce à la mutualisation des retours d’expérience, certains schémas de clonage de carte bancaire ou d’arnaque à la carte bancaire sont identifiés et contrecarrés plus rapidement.

  • Mise à jour régulière des logiciels embarqués sur les terminaux
  • Sensibilisation accrue des commerçants à la vérification des machines
  • Amélioration continue des mécanismes anti-intrusion physiques et numériques

Nul doute que cette guerre technologique entre fraudeurs et spécialistes de la cybersécurité continuera à alimenter innovations et stratégies défensives autour des distributeurs automatiques et des stations-service connectés.

Monsourd
Monsourd
Rédacteur pour La Revue Tech, je décrypte l'actualité technologique, les innovations numériques et les tendances du web. Passionné par l'univers tech, je rends l'info accessible à tous. Retrouvez mes analyses sur larevuetech.fr.
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